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Un concours d'écriture en anglais ouvert à tous, créé par 2 étudiantes bisontines

12 minutes
Interview
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Bonjour Jeanne et Lisa, pourriez-vous nous parler un peu de vous, de votre parcours en LLCER Anglais, et de ce qui vous a inspiré à lancer un concours d'écriture sur les thèmes de la dystopie et de l'utopie ?

Bonjour ! Effectivement, nous sommes actuellement en LLCER Anglais (Langue Littérature et Culture Etrangère et Régionale Anglaise), mais notre parcours est un peu plus atypique que la plupart de nos camarades. Avant d’entrer en L3, nous nous sommes toutes les deux rencontrées en classe préparatoire aux grandes écoles de lettres de Besançon, une formation que nous avons suivie pendant 2 ans. Pendant la prépa, il était difficile de vaquer à nos occupations personnelles en plus des cours. Pourtant, l’écriture comme la lecture font partie de nos vies depuis notre enfance, et constituent une réelle
passion commune.
En janvier 2024, nous avons appris que, dans le cadre de la matière
“préprofessionnalisation”, nous devions créer un projet de toutes pièces. Cela a été comme une évidence pour nous : il devait se tourner vers le monde de l’écriture, que nous aimons tant.
Pour ce qui est des thèmes, nos goûts littéraires sont très variés, le défi était donc de trouver un genre et des thèmes d’écriture qui réuniraient le plus de personnes. Les genres dystopiques et utopiques nous sont venus à l’idée assez naturellement puisque, selon nous, ils répondaient parfaitement au contrat : l’opportunité de s’exprimer soi, ainsi que sa créativité.

En quoi consiste précisément ce concours d'écriture et quelles en sont les principales règles et objectifs ?

Le principe est simple : se laisser porter par ses expériences, sa vision du monde, ses sentiments, même les plus profonds et écrire un poème ou une nouvelle, au choix, sur l’un de nos 3 thèmes : le féminisme, le temps (au sens du temps qui passe), et le changement climatique. Pour le poème, le minimum de mots est de 300 mots et pour les nouvelles, de 1000 mots.
Nous avons un lien google form sur notre Instagram et sur nos affiches,
expliquant toutes les règles et les attentes du concours en détail.

Il y aura 3 personnes gagnantes. Chacune aura l'un des lots suivants :
- une box littéraire personnalisée KUBE
- 2 places pour le Tour du Monde en 80 plats du Centre de langues appliquées
- une interview sur le podcast Micro Ecriture pour parler de son parcours d'écriture de la nouvelle ou du poème du concours

Quelle est l'importance de la dystopie et de l'utopie dans la littérature contemporaine selon vous, et pourquoi avoir choisi ces thèmes pour votre concours ?

La dystopie et l’utopie jouent un rôle primordial dans la littérature contemporaine, nous avons opté pour ces thèmes puisqu'ils permettent vraiment de critiquer (que ce soit de manière laudative ou négative) et de mettre en avant des sujets actuels mais très importants dans notre société. L’utopie comme la dystopie peuvent servir d'avertissement sur les dangers potentiels de certains comportements ou choix de notre société, et s'avèrent être un réel moyen de partager ses ressentis et sa façon de voir les choses.
De manière plus personnelle, notre génération a grandi entourée de romans et films tels que Hunger Games, Divergent ou encore Le Labyrinthe mais, aujourd’hui, ce genre se perd un peu. Le choisir pour notre concours était donc une manière aussi de rendre hommage à notre jeunesse et d’offrir la possibilité de raviver la flamme de la dystopie et de l’utopie à notre échelle.

Pourriez-vous nous parler un peu plus des thèmes : le temps qui passe, les changements climatiques et le féminisme ?

Nous sommes en 2024, nous avons 20 ans et faisons donc partie de la « génération Z ». Il va sans dire que notre génération vit dans un monde un peu particulier : à la fois plus riche et développé que jamais, mais courant à sa perte et son autodestruction...
Ainsi, pour nous, ce concours d’écriture ne pouvait pas être fait au hasard : nous voulions, comme nous l’avons dit précédemment, que ce concours soit à la fois un lieu de créativité et un exutoire.
L’utopie et la dystopie permettent les deux, dans ce qui les lie et les oppose, de défier sa créativité, de voir plus loin, de construire un récit sur des “si” mais aussi de faire passer un message, de faire de la prévention, de se livrer.

Les problèmes climatiques sont au cœur des débats politiques, de ce que l’on trouve dans les journaux et de ce qui menace notre avenir. Mais, paradoxalement, ils sont nés de l’activité humaine. Ce thème permet donc d’étudier l’idée de l’Homme qui court lui-même à sa perte, d’un monde qui se détruit mais également d’exprimer ses craintes ou espoirs pour le Monde à venir.

Le féminisme est également un thème central. Dans la dystopie, tout d’abord, l’héroïne du roman est bien souvent une femme, d’un jeune âge, qui lutte contre un système répressif et violent (The handmaid’s Tales, Divergente, The Darkest Minds...). Quand on voit par exemple ce qui se passe aux Etats-Unis avec l’avortement, on se dit que le combat pour la liberté et l'égalité de la femme est loin d’être accompli. L’écriture peut permettre d’y prendre part, de défendre ses idées et luttes personnelles.

Finalement, le temps qui passe est une invitation pour les participants à se plonger dans le passé ou l’avenir, de créer un contraste entre ce qui est et ce qui a été ou sera. Les genres de la dystopie et l’utopie poussent souvent les écrivains à écrire dans un monde autre que le nôtre, distant. Le temps qui passe permet ainsi de s’échapper du présent, de le comparer à un autre temps, réel ou fictif, et de faire constat du bon ou du mal que le temps a apporté.
Qu’est ce qu’un futur lointain nous réserve ? Pourquoi envier le passé ? ...

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent participer mais qui n'ont jamais écrit sur ces genres littéraires auparavant ?

Premièrement, de se laisser porter. Nous ne cherchons pas des écrits parfaits, nous ne sommes pas des professionnelles de ces genres littéraires mais seulement des étudiantes qui ont grandi et qui ont développé leur sens de l’imagination et de la créativité grâce à ceux-ci.
Vous pouvez aussi chercher sur Internet quelques modalités, si cela vous rassure, pour savoir exactement ce que sont l’utopie et la dystopie. Mais, avant tout, laissez votre imagination et votre cœur parler, et nous sommes certaines que peu importe le résultat, votre écrit sera super !
Notre concours est d'ailleurs ouvert à tous et pas uniquement aux étudiants.

Comment pensez-vous que participer à ce concours peut enrichir l'expérience universitaire et les compétences en anglais des participants ?

D’abord, nous pensons que participer à des projets universitaires permet de sortir de cette “bulle académique” qui s’oriente surtout autour des cours et de la routine à l’université. Cela permet de s’ouvrir un peu à la vie hors des cours et d'encourager les autres étudiants dans leur projet. Mais au-delà de tout ça, participer à un concours en général permet de se challenger, de développer certaines qualités qu’on ne pensait même pas avoir, comme l’usage des mots et de la langue anglaise.
Peu importe votre niveau, mettre à profit votre usage de la langue anglaise dans un contexte en dehors des cours vous aidera forcément à progresser, en utilisant un nouveau vocabulaire, et en faisant marcher votre imagination.

Quelles sont vos aspirations pour l'avenir de ce concours ? Envisagez-vous de l'élargir ou d'introduire de nouveaux thèmes dans les prochaines éditions ?

Pour le moment, le concours prend une tournure à laquelle nous n’aurions jamais pu penser.
Ce projet académique d'abord provient d’une idée arrivée comme ça, d’un coup, et
finalement, on se retrouve ici, à faire plusieurs interviews et à être repostées par des médias... ça nous paraît complètement fou ! Mais nous sommes tellement reconnaissantes et heureuses que notre travail porte ses fruits ! Nous n’avons pas prévu de prochaines éditions pour le moment, mais l’écriture étant l’une de nos passions communes, et ce concours nous ayant apporté tellement de positif, pourquoi ne pas se lancer dans de nouvelles éditions avec de nouveaux thèmes, qui sait... ?

Avez-vous un message à transmettre à nos lecteurs, peut-être une invitation à participer ou un conseil pour ceux qui hésitent encore ?

Pour avoir déjà participé à des concours d’écriture, et même sans cela, en aimant tout simplement écrire, nous savons pertinemment que c’est un exercice compliqué puisqu’au fond il fait ressortir ce que nous sommes. Pour les personnes pudiques, et même pour celles qui n’ont pas confiance en elles, nous savons que c’est compliqué. Ce que l’on dirait à ceux qui hésitent à se lancer, c’est que nous aussi, on est passées par là, que nous ne sommes en aucun cas professionnelles mais seulement deux jeunes étudiantes de 20 ans, qui prendront un plaisir fou à lire n’importe quelle production que ce soit (venant d’un débutant, d’un amateur, d’un professionnel ), sans jamais une once de jugement.

Pour en savoir plus :